Montréal le 28 mars 2017 – Les organisations mobilisées autour de la campagne Engagez-vous pour le communautaire réagissent froidement face au budget déposé par le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitão.

« Malgré les investissements prévus en éducation et en santé, le gouvernement est loin de réparer les torts causés aux populations les plus vulnérables après plusieurs années d’austérité », déclare Caroline Toupin, porte-parole de la campagne Engagez-vous pour le communautaire.

« De plus, il est extrêmement décevant de constater qu’aucune somme n’est affectée au troisième plan de lutte contre la pauvreté dont le dévoilement a été reporté à l’automne. Il est évident que les personnes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale ne sont pas une priorité pour ce gouvernement, ce qui est consternant compte tenu des surplus annoncés », poursuit madame Toupin. D’autant plus que le choix de la réduction fiscale est un geste que nous déplorons, puisqu’en baissant les impôts, le Québec se prive de revenus qui auraient pu être consacrés au respect des droits et à la lutte à la pauvreté.

Nous saluons les sommes supplémentaires déjà annoncées qui sont allouées à la mission de certains secteurs de l’action communautaire autonome, tels que les organismes en éducation (9 millions $) et les organismes communautaires offrant des services aux familles (20 millions $). Il s’agit d’un bon point de départ. Toutefois, nous déplorons le fait que, pour le secteur Famille, ces montants ne soient pas récurrents. Nous remarquons également une légère augmentation de 10 millions $ pour les organismes en santé et services sociaux cette année, mais ces sommes sont loin d’être suffisantes. Nous regrettons de surcroît que les nombreux autres secteurs ne reçoivent, quant à eux, aucun rehaussement de leur financement.

« Après les journées de grève et de fermeture tenues l’automne dernier, auxquelles ont participé plus de 1 300 organismes de la province, nous nous attendions à plus de la part du gouvernement », affirme Marie-Hélène Arruda, également porte-parole de la campagne. « Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’autant d’organismes interrompent leurs activités. C’est parce que la situation est plus que critique ». En effet, plusieurs organismes ont dû se résigner à fermer leurs portes cette année en raison du problème chronique de sous-financement. Il n’est pas normal que, dans une région comme le Lac- Saint-Jean, où il y a près de 10 % de taux de chômage, le gouvernement ait poussé à la fermeture le seul organisme qui vient en aide aux chômeurs et chômeuses (MAC Lac-Saint-Jean). Il n’est pas plus acceptable, dans un contexte où le taux d’endettement des ménages est à plus de 160 % des revenus, qu’un organisme venant en aide aux personnes endettées doive fermer ses portes en Montérégie (ACEF du Haut-Saint- Laurent).

« Il est évident que la colère monte dans nos rangs », reprend Caroline Toupin, « surtout quand on sait que le gouvernement a accumulé des surplus de 2,6 milliards ». Rappelons que les organismes d’action communautaire autonome réclament une augmentation annuelle de 475 millions $, l’indexation de leur subvention ainsi que des investissements dans les services publics et les programmes sociaux. « Les fonds nécessaires existent. Il est clair que ce budget ne nous laisse d’autres choix que de poursuivre la lutte et la mobilisation », conclut madame Toupin.

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Renseignements : Alexandra Pierre; 438-838-2482